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La Balance

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Cette caricature calviniste contre l’Église romaine, l’une des plus fameuses, est due à Huijch Allardt, en 1562.

Elle répond parfaitement au principe qui veut que l’image parle à tous, surtout à ceux qui ne maîtrisent pas la lecture, et que le sens s’impose à chacun indépendamment du texte. L’exemple est tout à fait probant ici, les légendes étant en hollandais. Nous n’en comprenons pas moins ce qui se joue: le triomphe de la Parole de Dieu (et des réformateurs qui la prônent) sur l’Église catholique et ses pompes.

Deux groupes d’hommes se font face dans une vaste salle. Le centre est occupé par une balance à plateaux, dont l’un, chargé d’un unique volume, vient jusqu’à terre, du côté d’hommes vêtus simplement. Ils sont calmes. On comprend immédiatement qu’il s’agit des réformateurs et on reconnaît d’ailleurs parmi eux Calvin de profil, discutant posément avec un individu un peu rond, qui pourrait figurer Luther. Derrière eux se trouvent Melanchthon et deux autres réformateurs, placés devant cinq autres personnages dont deux portent de grands chapeaux. Au-dessus d’eux, il y a cinq portraits au mur. Tout à fait à leur gauche, mis en valeur et un peu isolé, est sans doute Théodore de Bèze, observant la scène les mains jointes ; quoique cela peut également être Jan Hus. Il semble avoir provoqué la scène dont nous sommes témoins. Le gros livre dans la Balance est évidemment la Bible, symbolisant la Parole de Dieu et se passant de tout adjuvant pour assurer sa victoire.

La Balance

Leurs vis-à-vis revêtus d’habits sacerdotaux catholiques hésitent entre la stupeur et l’agitation. On distingue parmi eux un évêque, des cardinaux entourant le pape (Pie IV ?) coiffé de sa tiare et assis sous un dais, un personnage à côté de l’évêque (peut-être le grand adversaire de Bèze au début du XVIIe siècle, Saint François de Sales), et des religieux. Tous contemplent le plateau chargé des symboles de l’Église catholique (les clés de Saint-Pierre, la tiare pontificale, un gros volume renvoyant soit aux Pères de l’Église soit à la Somme théologique de Thomas d’Aquin) tandis que deux religieux, dont l’un est agrippé aux chaînes retenant le plateau, tentent, en vain de faire pencher le fléau de leur côté.


Martinus van Beusecom, 17e siècle ( ?)
La Balance
© Musée historique de la Réformation, Genève

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